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Vous vous demandez peut-être en quoi consiste cette nouvelle “thérapie par les ventouses” dont vous avez entendu parlé ? Pourquoi votre coéquipier revient-il de chez son praticien avec des marques sur la peau ? Est-ce douloureux, et surtout qu’elle en est l’utilité ?

Et si votre ostéopathe Lucie PARSERAMIN utilisait des ventouses pour soulager votre mal au dos ? Pour traiter une pathologie efficacement, il est parfois pertinent d'avoir recours à plusieurs thérapies complémentaires. Cet article va s’intéresser particulièrement à une thérapie qui connaît un succès grandissant : la thérapie par ventouses  qui peut être pratiquée en complément de l'ostéopathie


Histoire de la ventouse

Une technique ancestrale

La pose de ventouses comme pratique thérapeutique est une pratique ancestrale. La première mention de la ventouse en verre date du papyrus Ebers, un des documents les plus précieux de la médecine antique, vieux de plus de 3500 ans. Il s’agissait, comme aujourd’hui, de créer un appel d’air par combustion, favorisant la circulation sanguine. Citées notamment par Hippocrate dans « L’art de guérir », les ventouses ont été utilisées aussi bien par les Chinois (notamment en médecine chinoise l’exercice des ventouses a toujours été lié à celui de l’acupuncture), les Grecs (Hippocrate adopta aussi cette pratique),les Égyptiens (dès l’Égypte ancienne Imhotep [considéré comme le fondateur de la médecine égyptienne] utilisait les ventouses comme instrument médical ), les Indiens ou les Arabes (La médecine musulmane prôna aussi l’utilisation de la thérapie par ventouses pour de nombreuses maladies) . En bref, la thérapie par ventouses est une thérapie très ancienne qui se pratiquait dans de nombreux endroits du globe. Les ventouses ont depuis des siècles, traité de nombreuses maladies, qu’elles soient respiratoires, viscérales, dermatologiques ou rénales…

Les ventouses ont été utilisées jusqu’au 20e siècle et ont disparu en Europe occidentale alors qu’elles étaient toujours pratiquées en Asie. En France, par exemple, la thérapie des ventouses était couramment effectuée avec des ventouses en verre pour des troubles pulmonaires. C’était un savoir populaire qui se faisait tout aussi bien chez les médecins que dans les familles.

Malgré son efficacité et son utilisation, cette méthode thérapeutique a fini par disparaître, notamment avec l’arrivée des sulfamides et des antibiotiques (la médecine allopathique dépréciant cette pratique, en ne lui trouvant aucun bienfait, si ce n’est qu’un faible risque de brûlure…)

De retour en grâce

Cependant, après avoir été mises à l’écart pendant de longues années dans l’anonymat, la thérapie des ventouses a suscité un nouvel engouement qu’elle n’espérait plus. Grâce à Jennifer Aniston et Gwyneth Paltrow qui les utiliseraient depuis plus d’une dizaine d’années. On en a vu les marques sur le nageur multiple médaillé, Michaël Phelps lors des Jeux Olympiques de Rio en 2016, il arbore ces marques étranges sur son dos, suscitant l’interrogation internationale, avant de remporter pas moins de 6 médailles olympiques.

Utilisation de nos jours

Pourtant, quelques irréductibles ont continué d’utiliser les ventouses et certains, comme Daniel Henry (kinésithérapeute, ostéopathe et fondateur de la Médecine des ventouses), ont même approfondi la technique en établissant des protocoles très précis, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Praticien auprès duquel Mme PARSERAMIN Lucie a pu se former en Médecin des Ventouses.

Finalement de nos jours, l’usage qu’en ont récemment fait les sportifs repose sur le potentiel de cette pratique à libérer les tensions musculaires et à stimuler l’organisme. Elle permettrait ainsi aux athlètes de mieux récupérer après l’effort !

Cette technique est surtout pratiquée par des ostéopathes et des kinésithérapeutes, ainsi que par certains spécialistes de médecine traditionnelle chinoise formés pour la thérapie des ventouses. Il est déconseillé donc de faire des essais sur vous-mêmes. Il est obligatoire de suivre une formation pour faire de la cupping thérapy, car son exercice est réglementé Cette formation permet d’acquérir les compétences nécessaires pour la réussite de la pose de ventouses, c’est à dire : une connaissance parfaite de l'anatomie humaine pour une pose des ventouses extrêmement précise et le respect du temps de pose prescrit.


Qu’est-ce que la thérapie par ventouses (cupping therapy) ?

Il s’agit d’une thérapie par laquelle le praticien applique sur le corps du patient un ensemble de ventouses de forme sphérique, elles vont fonctionner comme des « petites pompes » par un effet de succion de la peau. Cette pratique efficace et indolore est communément appelée « cupping thérapie » ou « thérapie des ventouses »Cela permet de combattre des douleurs corporelles diverses.

L’aspiration provoquée par les ventouses entraîne un afflux sanguin qui libère des endorphines, les neurotransmetteurs anti-douleur de l’organisme. Ce phénomène permet également une décongestion de la zone douloureuse où le sang s’était accumulé de façon pathologique. Enfin, en relançant la circulation sanguine aux points de blocage, cette technique dynamise le système immunitaire dans son ensemble. Cette thérapie propose deux formes (avec ou sans saignée) et divers outils (ventouses en bambou, en verre, en plastique ou en silicone plus récemment). A noter que la saignée est réalisée en faisant une effraction cutanée très superficielle, comme une légère « griffe » - rien d’effrayant.

En verre, en plastique ou en bambou, elles s’appliquent à chaud ou à froid sur les endroits spécifiques de la peau avec une variation de l’effet et du temps de pause. Cette pratique, communément appelée « cupping therapy » permet de proposer une alternative originale mais surtout efficace et indolore aux patients.


L’usage des ventouses

Aujourd’hui, en France, la thérapie par ventouses souffre d’une méconnaissance très importante. En effet, elle se retrouve dans la même situation que l’ostéopathie dans les années 1970 : une thérapie peu connue pour laquelle il est très difficile, étant donné sa nature, de mettre en place des études à fortes puissances scientifiques. Cependant, les possibilités qu’offre cette thérapie sont nombreuses. Les patients de la médecine traditionnelle chinoise, musulmane et ayurvédique et de plus en plus de sportifs connaissent bien cela. Tout comme l’ostéopathie, il n’est pas possible de dresser une liste de toutes les pathologies que traite la thérapie par ventouses mais on donnera quelques exemples par la suite.

La médecine des ventouses peut être pratiquée à tout âge aussi bien sur les jeunes enfants que sur les séniors et ce, de façon indolore et efficace. Les champs d’applications de la médecine des ventouses sont multiples :   

- Rhumatologie (arthrose de genou, arthrose de hanche, lombalgie,cervicalgie, entorse, tendinite, arthralgie diverses, …) 
- Migraines, maux de tête, névralgies 
- Pneumologie (asthme, emphysème, bronchites, toux, problème ORL, …) 
- Psychisme (dépression, décalages horaires et saisonniers, fatigue, troubles du sommeil …)                                  - Pathologies viscérales, digestives et gynécologiques (constipations, douleurs de règles, ménopause, troubles digestifs …)

Les différentes techniques de pose des ventouses (ventouses à froid ou à chaud), demandent une connaissance et une pratique rigoureuse. Comme le rappelle Daniel Henry, « la médecine des ventouses permet entre autres de traiter des zones tellement nouées que l’application des mains demanderait plusieurs séances, au mieux ».

La thérapie par ventouses fonctionne sur les principes que : en tractant la peau, et augmentation de la circulation sanguine par l’effet de succion sur la peau et l’espace sous- cutané. 

De plus, la pression négative induite par la ventouse, en augmentant la circulation sanguine, améliore la performance des échanges avec le système lymphatique et facilite son travail : détoxication, drainage des liquides en excès, transport de globules blancs essentiels à l’immunité et la cicatrisation, contribution à la circulation hormonale et de certaines graisses alimentaires. Par conséquent, la thérapie par ventouses stimule « l’auto- guérissons » du corps en accroissant ses fonctions : meilleure fluidité et souplesse tissulaire, meilleure oxygénation, meilleur échange nutritif, meilleur drainage des toxines.

Les ventouses possèdent plusieurs propriétés suivantes :  
- Antalgique : les ventouses favorisent la libération d’enképhalines, un neurotransmetteur qui diminue la propagation de la douleur jusqu'au cerveau. 
- Anti-inflammatoire : par le principe du décollement des tissus cutanés, les ventouses encouragent la venue sur site d'aspiration des cellules anti-inflammatoire naturelles. 
- Circulatoire et décongestive : ces propriétés sont la résultante d'une vasodilatation en surface et d'une vasoconstriction en profondeur provoquée par les ventouses. 
- Respiratoire : sur le plan pulmonaire et bronchique, les ventouses améliorent la circulation de l'oxygène au niveau des alvéoles et décollent les sécrétions des bronches. 
- Décontractante : améliorant la circulation au niveau des muscles, l'aspiration des ventouses lève les spasmes musculaires ou/et tissulaires. 
- Dopante : L'afflux de sang par les ventouses sur une zone non malade a le même effet qu'une auto transfusion pour le groupe musculaire ou les articulations concernées. 
- Énergisante : placées sur des points précis des méridiens en médecine chinoise, les ventouses améliorent, dynamisent la circulation du QI (prononcé Tchi, en médecine chinoise le « QI » est l'énergie nécessaire au corps pour son bon fonctionnement physique et psychique).


Déroulement d’une séance

  • Anamnèse (interrogatoire médical). 
  • Thérapie par ventouses (plusieurs techniques possibles en fonctions des besoins du patient). Cette thérapie peut être pratiquée seule ou en complément d’une séance d’ostéopathie.


Technique et application clinique de la thérapie par ventouses 

Techniques

Il existe différents types de technique de pose de ventouses qui demandent une connaissance et une pratique rigoureuse, ; deux types de ventouses sont principalement utilisées : en verre(à chaud) et en plastique (à froid).

  • Celle en plastique fonctionne avec une pompe qui permet d’aspirer l’air de la ventouse et de gérer la pression. 
  • Celle en verre, il faut chauffer l’intérieur de la ventouse avec du feu pour y enlever l’air puis poser la ventouse plus ou moins rapidement selon la pression voulue. Les deux types de ventouses ont leur intérêt selon l’utilisation qu’on veut en faire et sont tout aussi efficace l’une que l’autre.

Il y a différentes manières de poser les ventouses : 
- poser et enlever les ventouses rapidement, 
- les faire glisser pour masser avec les ventouses 
- les laisser poser un certain temps.

De plus, lorsqu’on laisse une ventouse posée un moment, les pores de la peau s’ouvre et sont donc plus perméables. Dès lors, il est possible d’appliquer des huiles essentielles pour une application locale que le corps absorbera et mobilisera avec plus d’aisance et d’efficacité. A noter que l’on peut mettre des ventouses sur l’ensemble du corps, des pieds à la tête. 

Applications cliniques

L’endroit où on pose la ventouse et la technique utilisée ont des objectifs différents qui permettent de s’adapter à chaque personne et aux symptômes (enfant ou adulte). Les principes d’actions de la thérapie par ventouses lui permettent d’intervenir pour un grand nombres de troubles : musculo-squelettiques (douleurs de dos), contracture (lumbago, torticolis), névralgie (sciatique,cruralgie, nevralgie cervico-brachiale, névralgie d’Arnold), tendinopathies, maux de tête, rhumatismales (arthrose, spondylarthrite ankylosante, crise de goutte), digestif (colopathie fonctionnelle, diarrhées, constipations et douleurs abdominales), cardio-pulmonaire (asthme).. 

Pour quel patient ?

La  « cupping therapy » peut être utilisée sur tout type de patient, à l'exception des enfants de moins de 8 ans,sur les personnes présentant une pilosité importante, la technique est plus difficile à mettre en place, car les poils entraînent des problèmes d'adhérence pour les ventouses. Sinon, la pose des ventouses en elle-même n'est pas douloureuse mais plutôt désagréable. Au moment du contact avec la peau, le patient ressent une impression de succion et de tiraillement qui diminue rapidement. Durant la séance, il peut aussi avoir des sensations de chaleur et de relâchement tissulaire. De plus, les ventouses peuvent laisser des cercles colorés sur la peau du patient jusqu'à un mois après la séance et créer des phlyctènes (cloques d'eau sur le dos). 

Contre-indication

Attention, il existe tout de même quelques contre-indications: 
- Insuffisance cardiaque et cardiopathie sévère. 
- Sujet hémophile 
- Chez la femme enceinte, prudence avant le 3ème mois de grossesse, pas d’application sur l’abdomen. 
- Plaies ou ulcères chroniques. 
- Phlébites 
- Tumeur malignes 
- Pas de ventouses sur l’enfant de moins de 4 ans.


La complémentarité entre l'ostéopathie et la thérapie par ventouses

La thérapie par ventouses est une thérapie à part entière mais qui peut tout à fait compléter une séance d’ostéopathie : avant, pendant ou après la consultation selon les situations. En effet, puisque les ventouses fonctionnent sur le même principe que l’ostéopathie, on peut s’en servir comme d’une autre main et les résultats sont surprenants. Avant une séance d’ostéopathie, on peut facilement relâcher les tensions musculaires ce qui facilite par la suite les manipulations. 

Après la séance, on peut défaire des tensions persistantes et travailler autrement un espace qui ne répond pas (ou moyennement) au traitement ostéopathique. Par ailleurs, certaines manipulations en ostéopathie demandent une tension particulière dans la main du thérapeute ; la thérapie par ventouse permet d’économiser ses mains en facilitant le travail de l’ostéopathe. De plus, dans certaines situations comme le travail sur les points gâchettes, cela peut être plus confortable pour le praticien comme pour les patients pour qui la pression des mains sur le point gâchette peut être parfois très douloureux alors que la traction faite par la ventouse est souvent plus agréable.  

Par conséquent, l’association de l’ostéopathie et du traitement par ventouses est très pertinente. En effet, sur des problématiques courantes comme les contractures (lumbago, torticolis), les tendinopathies ou les entorses, l’association de ces deux thérapies montrent une diminution significative de la douleur ressentie (effet antalgique - libération d’endorphines), une amélioration qualitative et quantitative du mouvement (aisance et amplitude), et une amélioration de la qualité tissulaire générale (effet décontractant et drainant, diminution des œdèmes et diminution du tonus musculaire au touché). 


La prévention par la thérapie des ventouses et l’ostéopathie

En effet en prévention l’utilisation des ventouses est très intéressante tout comme l’ostéopathie. Il est vrai qu’en l’absence de pathologie, il est intéressant de consulter un ostéopathe dans le but de rééquilibrer le corps de sorte à prévenir un grand nombre de douleurs. Il en est de même pour la thérapie par ventouses. En outre, quand on les associe, ces thérapies sont d’autant plus efficaces pour maintenir et améliorer l’état de santé car elles se complètent et s’optimisent l’une l’autre. On peut prendre l’exemple des sportifs qui profitent très largement de ces thérapies dans l’objectif de maintenir leur équilibre corporel, prévenir le risque de blessure, améliorer la qualité de la récupération et optimiser leurs performances.  

La démarche préventive est intéressante car chaque personne accumule des tensions diverses qui nuisent à l’état de santé (troubles digestifs, stress au travail et dans la vie de famille, contraintes de gestes et postures au quotidien, sédentarité ou surentraînement sportif …). Ces tensions s’accumulent et créent divers troubles : gêne musculaire, fatigue chronique, désordre hormonal ou du sommeil par exemple


La meilleur efficacité pour le soin: association ventouses et ostéopathie

Toute spécialité de la santé a des compétences propres et leurs limites il est important de les connaître afin de pouvoir proposer un traitement adapté. Vous avez pu voir dans cet article que l’ostéopathie et la « cupping therapy » sont deux approches à part entière qui reposent néanmoins sur des principes d’actions similaires. Cela les rend très complémentaires et l’association des deux en font un allié de choix pour préserver l’état de santé car elles proposent un traitement et un accompagnement (préventif et curatif) efficaces et naturels pour de nombreuses pathologies. Cependant, au regard de l’ignorance ou incompréhension de ces thérapies qui freinent leurs essors, il serait bon de pouvoir effectuer des études scientifiques afin de les reconnaître à leur juste valeur.  

Nota bene : « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en l'absence de maladies ou d'infirmité. » (O.M.S.). Ainsi, dans l’objectif de s’adapter au mieux au patient et contribuer à leur santé et bien-être , il est souvent nécessaire d’avoir une approche pluridisciplinaire voir transdisciplinaire et globale de la santé et du soin à la personne.